Les mères d'à présent #
Ah! que les mères d'à présent Ont du tourment avec leurs filles. Elles ont toutes un amant, Surtout quand elles ont vingt ans. Pour un amoureux Jeune vigoureux. Elles briseraient fers et grilles, Et s'échapperaient d'la Bastille. Pauline, un soir à son amant Qu'ell'désirait à la folie, Donnait un rendez-vous charmant Pour satisfaire son envie. "Ah, viens donc ce soir, Tu es mon espoir, Colin, n'y manqu'pas je t'en prie" (bis) "Eh tiens! voilà mon pass'-partout J'habite au cinquième étage. Eh! Colin attention surtout De ne pas faire de tapage; De mon cabinet, Tu sais le secret, Je ne t'en dis pas davantage".(bis) La mère avait quelque soupçon Car elle avait été gentille. Se doutant bien qu'un beau garçon Etait couché près de sa fille, Ell'mont'doucement Et frappe, pan, pan., Colin dans les draps s'entortille. (bis) "Maman, ne le découvrez pas, Il fait plus froid que de coutume. Laissez le coucher avec moi, Sous mon p'tit édredon de plume; Si vous l'découvrez, Maman, vous savez, Il pourrait attraper un rhume". (bis) |