Chanson des vieilles salles de garde
Quand, par la force des ans, Nous serons vieux et tremblants, A l'heure où chacun s'attarde, A fouiller dans son passé, Il sera doux d'évoquer, Les vieilles salles de garde. Quand tes cheveux seront gris, Tu regretteras Saint-Louis Et songeant à la masure Où longtemps tu côtoyas Chancres, bubons, eczémas, Tu frémiras de luxure. Ah ! Les toits de l'Hôtel-Dieu Et ses sous-sols amoureux, Où nous répandions le sperme De nos vingt ans enflammés, O maîtresses, vous laissez En nos corps, de bien beaux germes. Les jardins de Boucicaut, L'intimité de Trousseau, Où nous vivions gais et libres, Ne nous font pas oublier, Que Bicêtre est le foyer Où l'on unifie la fibre. Les chansons de la Pitié N'empêchent pas d'évoquer Tout près de la Salpêtrière, Les vieux dans nos souvenirs, Nous feront souvent frémir en songeant à nos artères. Cochin, tout neuf et Necker, Laënnec, Lariboisière, Beaujon enfin où s'attarde Notre coeur qui va vieillir ? Qu'ils sont doux les souvenirs De nos vieilles salles de garde. |