La pierreuse
Je fais le trottoir rue de la Lune, Je taille une plume pour un écu, pour un écu, Dans c'métier-là, pour faire fortune, Il faut savoir jouer du cul. Fous-la au lit, fous-la par terre, Fous-la là ousque tu voudras, Soit par devant, soit par derrière, Jamais la garce ne jouira. Avec des marlous de bas étage, Je fais une noce à tout casser, Et c'qui m'étonne, c'est qu'à mon âge, Je puisse encore les faire bander. Au coin du Faubourg Poissonnière, Quand un miché me fait de l'oeil, Il faut me voir pimpante et fière, Jamais putain n'eut plus d'orgueil. Il m'fout sur le lit, il m'prend, il m'baise Et pendant qu'il s'esquinte à jouir Moi je fais la chasse aux punaises Afin de pouvoir la nuit dormir. J'en suis encore tout esquintée L'avait-il gros ce vieux paillard ! J'ai bien cru que j'étais éclatée Tandis qu'il m'enfonçait son dard. Il aurait pu m'la foutre dans le ventre J'aurais bien pu ne rien sentir Mais quand c'est dans le cul que ça vous rentre, Bordel de Dieu, ça fait souffrir ! Je vous le dis en confidence, Les hommes, c'est pas ça qu'il nous faut Ca nous procure trop peu de jouissance Pour tout le mal que ça nous vaut. Un vrai vagin, c'est autre chose On suce, on y fait mille horreurs, Et on termine par feuille de rose, Que c'est un vrai bouquet de fleurs. |