Les moeurs
Mes chers amis respectons la décence Ce mot tout seul vaut presque une chanson Sans équivoque et surtout sans licence Je vais parler de l'amant de Lison Le drôle un jour d'un ton fait pour séduire Lui débitait de lubriques horreurs Ce qu'il disait je pourrais vous le dire Mais je me tais par respect pour les moeurs Sachez que Lise est une fille honnête Qui se choqua d'un pareil impromptu Mais au vaurien ne vint-il pas en tête De pénetrer le fond de sa vertu Sein ferme et blanc ne saurait lui suffire Déjà deux doigts sont en besogne ailleurs Ce qu'ils y font je pourrais vous le dire Mais je me tais par respect pour les moeurs Au bord du lit sur le nez il la pousse Et bravement l'attaque par le dos Lise indignée en sentant qu'il la trousse Sans doute alors se livrait aux sanglots Dans ce coeur tendre aussitôt ce satyre Enfonce, enfonce un long sujet de pleurs Ce que c'était je pourrais vous le dire Mais je me tais par respect pour les moeurs Longtemps encore Lison dans sa posture A tour de reins se débat vivement On me dira que c'était par luxure C'est par vertu, moi j'en fais le serment Or, pour six mois sa vertu sut réduire L'insolent même à pleurer ses erreurs Ce qu'il gagna je pourrais vous le dire Mais je me tais par respect pour les moeurs |